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Ce blog n’est pas rosicrucien, martiniste ou maçonnique, mais s'intéresse à ces trois courants initiatiques et traditionnels.

vendredi 13 décembre 2013

J’ai lu pour vous le tome II du Grand Manuscrit d’Alger, de Georges Courts




Mieux vaut en parler tout de suite et passer à l’essentiel après : j’avais une double crainte en abordant la lecture de ce livre : moyennement apprécié le tome I et pas du tout aimé le/la pseudo-interview de l’auteur concernant le tome 2, s’égarant une fois encore dans un règlement de compte qui n’augurait rien de bon pour la suite !

Mais en toute chose, il faut savoir raison garder n’est-ce pas ? Des auteurs peuvent se montrer ponctuellement (ou d'autres, continuellement ) désagréables, sans pour autant présenter un mauvais travail, loin s’en faut, nous l’allons constater.

Auparavant, redécouvrons l’historique du manuscrit, ainsi que nous le rapporte un des spécialistes du martinisme et de Saint-Martin en particulier (ICI), Dominique Clairembault :

« Le « Manuscrit d'Alger », conservé à la Bibliothèque nationale sous le titre Manuscrit des Élus Cohens (cote FM4 1282), est l'un des documents élus coëns les plus importants qui nous soient parvenus. Il s'agit d'un manuscrit de grand format, relié cuir, de 134 pages couvertes d'une écriture parfois difficile à déchiffrer, regroupant essentiellement des documents rituels. Il fut découvert par Marguerite Benama, qui le confia à Robert Ambelain vers 1955. Ce dernier le gardait jalousement, empêchant quiconque de l'étudier, attitude qui alimentera bien des phantasmes…Ce n'est qu'en mai 1993, soit quatre ans avant sa mort, que son propriétaire déposa le manuscrit à la BnF. S'il devenait enfin accessible, une clause interdisait toutefois qu'on puisse en obtenir une reproduction. Cette clause fut levée quelques années plus tard ».

Présentation de Thierry-E. Garnier, Directeur des Éditions Arqa (ICI) :

 « Depuis le XVIIIe siècle Le Cahier Vert ou Manuscrit d’Alger, fait l’objet de bien des attentions de la part de nombreux chercheurs et éditeurs. Malgré ce, aucune édition n’avait encore vu le jour. Les Éditions Arqa sont donc heureuses de présenter, pour la première fois, dans une publication exhaustive, avec une étude critique qui fera date, ce document exceptionnel conservé à la BnF, qui met en lumière toute la théurgie des Élus Coën. »

Suivi d’un extrait du préfacier, sur un ton très «amadounien », Rémi Boyer, Directeur du C.I.R.E.M. (ICI):

«  Si la fonction sacerdotale est première, elle reste corrélée pour Martinès de Pasqually à la fonction chevaleresque. Les qualités requises pour le combat, en particulier l'éthique chevaleresque, sont indispensables à la paratique du culte. Le corpus martinésiste n'est pas toujours pacifiste. S'il est question de paix, c'est de la paix du Christ, non celle de l'homme. [...] La clef de l’étude et, surtout, de la mise en œuvre des textes rassemblés ici réside dans la saisie de l’esprit à travers la forme et dans le respect non conditionné de la forme au sein de l’esprit. Lévinas nous a enseigné que l’important n’est pas ce que veut dire un texte, mais ce qu’il peut dire ».

Historiquement, la première ligne de transcription a vu le jour en… 1996 ! Georges Courts faisait partie de cette équipe de pionniers sous la houlette de Robert Amadou, puis termina seul ce travail colossal.

Ce tome 2 me réconcilie avec le précédent. Pour ma part, je trouve et ce n’est absolument pas réducteur, que l’auteur s’y dévoile davantage technicien qu’historien (qu’il est, je ne mets pas en doute). Il a colligé scrupuleusement le manuscrit et met en garde l’imprudent (et l’impudent) sans armure qui se lancerait dans l’opératif. Il est vrai que chauffée « au rouge » ou « au blanc », l’incandescence produite pourrait bien être fatale au chercheur irraisonnable. Certes, mais…bien ténue est la ligne-frontière avec le raisonnable et aucun « certificat d’études ou Brevet professionnel » n’est délivré  – à ma connaissance – pour expérimenter ! Enfin, tout ceci ne l’oublions pas, pour s’approcher au plus près soit-il-possible de La Chose

Effectivement les découvertes sont au rendez-vous et les vignettes nombreuses, soigneusement reproduites.

Je n’évoquerai pas l’étude critique opérée par Georges Courts et ce pour deux raisons. D’abord et surtout par considération, parce je suis loin, très loin d’être aussi expert que lui en la matière; ensuite parce qu’il me serait difficile de faire miens certains de ses postulats. Pas davantage et même encore moins, je déflorerai  la Conclusion, aussi surprenante que sagace, à moins qu'elle ne soit tout simplement astucieuse...

Un livre utile et nécessaire donc, à manier avec les précautions de bon usage.

Ce sont bien évidemment les Éditions Arqa qui publient et j’ai déjà évoqué ici la grande qualité des productions de cette maison : de haute facture, et je bisse : « perfection et la rigueur dans son domaine, par la qualité exceptionnelle de ses productions. Un bel ouvrage d’artiste » !

Le Grand Manuscrit d'Alger, Georges Courts, Marseille, Arqa éditions, 2013, 435 p.


Les Éditions Arqa, c'est : ICI





4 commentaires:

  1. Je vous remercie, sans votre article, je serai resté sur ma mauvaise impression moi aussi : le premier tome était franchement détestable envers Robert Amadou. Je connais bien le contexte qui a conduit à cette rancœur, mais de là à l'étaler dans un livre... Je commande pour mon petit Noël 2013 !

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  2. Courts, je le connais (un peu...) C'est un écorché vif, un peu rancunier sur les bords, mais c'est un "type bien". Et comme vous dites, on n'est pas obligé non plus, de tout accepter. Je n'ai pas encore lu, je vais me le procurer (même si c'est un peu chérot).

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  3. L'essentiel, c'est le contenu et d'après ce que je lis, il y a du neuf ! Je reviendrai donc après l'avoir lu pour vous apporter mon point de vue. Les Élus-coëns (et je ne parle même pas de "contemporains") sont un peu "mangés" à toutes les sauces et il est rare qu'un auteur joue sa réputation sur le sujet ! Mais où peut-on se procurer très précisément ce livre ? Je n'ai rien obtenu sur les moteurs de recherches.

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    1. Je ne connais pas le réseau de distribution, le plus simple me parait devoir le commander directement chez l'éditeur : http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article75

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