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Ce blog n’est pas rosicrucien, martiniste ou maçonnique, mais s'intéresse à ces trois courants initiatiques et traditionnels.

lundi 25 février 2013

J'ai lu pour vous : La Franc-maçonnerie égyptienne de Memphis-Misraïm




J'ai lu à l'époque et depuis, relu de nombreuses fois cet ouvrage fondamental qui n'a pris aucune ride depuis sa réédition en 2003. Serge Caillet est bien connu pour la rigueur, l'objectivité dont il fait montre dans ses études, ses ouvrages qui font références dans le domaine du rosicrucianisme, du martinisme et de la franc-maçonnerie : tout pour plaire à Réflexions sur trois points !

Aucune filiation historique ne rattache la franc-maçonnerie spéculative aux antiques mystères de l’Egypte pharaonique. Mais l’égyptosophie des maçons « égyptiens » du siècle des Lumieres, comme de leurs successeurs jusqu’à aujourd’hui, surpasse et sublime parfois, en assumant leur contraction, l’égyptologie et l’égyptomanie. En l’absence de lien historique, l’esprit souffle où il veut, qui n’en valide peut-être pas moins le désir de rattachement des sectateurs des rites maçonniques « égyptiens ». 
Aux rites variés de la franc-maçonnerie égyptienne de la seconde moitié du XVIII° siècle, chétifs pour la plupart à l’exception de celui de Cagliostro, succédèrent le rite de Misraïm (1813) et le rite de Memphis (1839). Ceux-ci, après s’être longtemps concurrencés, finirent par s’associer à la fin du XIX° siècle, pour engendre le rite de Memphis-Misraïm. 
L’histoire complexe et mouvementée de la franc-maçonnerie égyptienne de Memphis-Misraïm en a fait, depuis plus d’un siècle, le plus turbulent, mais aussi le plus séduisant des rites maçonniques occultistes, souvent lié à d’autres écoles initiatiques, à commencer par l’Ordre martiniste. S’y illustrèrent notamment en France : Gérard Encausse (Papus), Charles Détré (Téder), Jean Bricaud, Constant Chevillon, Georges Lagrèze, Robert Ambelain, etc. 
Quinze ans après la première édition de cet ouvrage, épuisée et recherchée depuis longtemps, Serge Caillet s’emploie à retracer dans cette seconde édition, considérablement augmentée, l’histoire du rite de Memphis-Misraïm, à partir de nombreux fonds d’archives inédites.

Serge Caillet, La Franc-maçonnerie égyptienne de Memphis-Misraïm, Dervy
Serge Caillet, La Franc-maçonnerie égyptienne de Memphis-Misraïm, Dervy

dimanche 17 février 2013

Le Rapporteur de la Chambre d'Echos vous informe : Bulletin de Février 2013

FÉVRIER 2013







21.02.2013 :

  • Parution du 245° numéro de la revue ROSE+CROIX




Au résumé de ce numzéro du premier trimestre 2013 :

- Loyauté, Fidélité, Gratitude, par Christian Bernard.
- Idéal et comportement, par C.A. Poole.
- Vibrations sonores et relations harmoniques, par P.E. Roy.
- Le désert à fleuri, par S. Stael Makaya.
- Un chemin, par I. Beusekamp Fabert.
- La nature, sanctuaire de l'humanité, par M. Ibock.

Depuis plusieurs numéros, l'A.M.O.R.C. nous offre un document d'archives. cette fois, c'est la reproduction d'une correspondance (avec enveloppe oblitérée) adressée à Harvey-Spencer Lewis par Madame May Banks-Stacey, dont certains détracteurs s'aventurent encore  à nier l'existence.

Pour vous abonner à cette revue (4 numéros par an), c'est : ICI


18.02.2013 :

  • franc-maçonnerie.com et 
  • franc-maçonnerie.org PIRATÉS !

Depuis le 13 février, les sites Franc-maçonnerie.org et .com subissent des attaques de la part de pirates bien organisés.
Ces attaques passent les protections pare-feux en place et nuisent au bon fonctionnement des autres sites du serveur.

connexions rétablies depuis le 18.02.2013

  • Dans les prochains jours, parution du deuxième numéro des Cahiers de l'ailleurs !




10.02.2013 :
  • Catherine Alexandre (Actuelle exposition à la Galerie Peladan) prochainement :






08.02.2013 :



06.02.2013 :


  • Du bel ouvrage !




Michelle Nahon, présidente de la Société Martinès de Pasqually, vient de publier dans la Revue Française d'histoire du Livre, numéro 133, une brillante étude sur le Traité sur la réintégration des êtres, qui s'ajoute à celles déjà citées ici, notamment de Xavier Cuvelier-Roy, Des manuscrits aux éditions. L'auteur reprend d'ailleurs son tableau grandement enrichi et amélioré et propose quelques thèses originales, en tous cas innovantes. Sa vision par exemple, de la classification faite par Robert Amadou des versions A & B, sans la démonter mais en y apportant d'heureuses complémentarités, est fort intéressante.

Ce bulletin (de plus de 300 pages... un vrai livre) est édité sous l'égide de la Société des Bibliophiles de Guyenne où où il est en vente, c'est : ICI

  • Un témoignage précieux !



Note de l'éditeur :

Deux voies d'initiation adaptées aux hommes d'aujourd'hui.

Le premier contact officiel de l’auteur avec l’Ordre Martiniste dirigé par Philippe Encausse date de 1960.

Sa première initiation maçonnique au sein de la Grande Loge de France remonte à mai 1973. 

Cyvard parle de ses vécus, et en son seul nom. Il ne saurait engager un quelconque système à partir de ses propos ou de ses écrits. Son orientation personnelle repose sur une spiritualité chrétienne. Son engagement utilise la pierre d’angle de la liberté de penser. Le verbe penser et non le nom commun pensée ! Il a utilisé les initiations reçues pour aplanir le chemin de ceux qui acceptent d’utiliser un ensemble de données : rites, rituels, ouvrages de référence. Son exigence se constitue autour de trois verbes : Chercher, Respecter, Partager. Éloigné des prétentions à l’humilité ou à la vanité, il démonte les idées et les croyances, il remonte les idéologies et les systèmes de pensée ou les religions en fonction de ses capacités à les comprendre. Il suppose que son chemin a été tracé sur le vent de la province d’Artois en France. Ce vent souffle où il veut et c’est à chacun de l’utiliser pour parcourir des espaces personnels intérieurs ou extérieurs. Au pied du mur, on voit le maçon. Au pied de la croix du Christ, on compte les martinistes ! Son Martinisme est celui d’un chrétien qui choisit pour maître Jésus. Son Maçonnisme accepte la multiplicité infinie des pensées jusqu’au point où ce qu’il représente n’est pas rejeté. Les deux voies sont-elles différentes, opposées, complémentaires ? L’ouvrage apporte une réponse toute personnelle, celle de Cyvard.

Mon avis :

Je n'ai lu que des extraits, dans l'attente, mais cela me paraît être un ouvrage d'un homme de foi, un livre de bonne foi

Franc-maçon et Martiniste, Cyvard Mariette, Éditions l'Etoile, 2013, 136 pages, c'est : ICI


  • Prochain salon du livre maçonnique à Cannes :






Organisé par le Cercle Azuera, c'est : ICI

  • Un site "remis à neuf" pour Franc Maçonnerie Française.org



Nouveau look, nouvelles rubriques pour le très sérieux blog Franc Maçonnerie Française,assorti d'un classement (liens) fort bien établi et renseigné des obédiences françaises, en 3 catégories;

 c'est : ICI

mercredi 13 février 2013

J'ai (je n'ai pas) lu pour vous : Architecture et tradition académique au siècle des Lumières



Pourquoi je n'ai "pas pu lire" pour vous ?

- Parce que j'ai renoncé à l'apport financier des "pubs polluantes" (c'est un choix personnel) sur le blog et qu'en conséquence :
- Je finance seul l'achat des ouvrages pour lesquels j'éprouve de l’intérêt (pour vous le faire partager, ce qui ne me dispense pas, en plus, de me "planter" parfois) et que je ne "réclame pas" un envoi de presse. Vous comprendrez donc aisément qu'il m'est difficile d'acheter tout ce qui se présente...

Mais, mais, mais ! Tout le bien que m'ont fait part certains d'entre-vous pour cet ouvrage me font déroger à ma sacro-sainte règle du "lu avant d'en parler et si seulement ça me plait", je n'hésites pas :

Un copié-collé tel que Jiri les détestes... mais bon, nous n'avons pas la même notoriété, et je gage que les étagères de sa bibliothèque doivent plier sous le poids des envois de presse... Mieux donc, vaut ça que rien du tout :

Dans le système des beaux-arts, l’architecture, en tant qu’art utile, a toujours occupé une place singulière. Issue des arts du dessin, elle occupait cependant un rang égal à la peinture et à la sculpture dans les premières académies fondées par les humanistes de la Renaissance. Ces institutions connurent leur âge d’or au siècle des Lumières dans le domaine des sciences, des lettres et des arts. Les académies artistiques d’Europe se définissaient comme des cercles professionnels, des organes de consultation pour le pouvoir politique et des écoles visant à transmettre un certain nombre de principes esthétiques. Elles jouèrent un rôle crucial pour la structuration de la profession architecturale, l’établissement de normes théoriques et la diffusion de la pratique de l’expertise dans l’Europe classique. Cet ouvrage examine pour la première fois la manière dont ce modèle propre au monde occidental, si décrié à la fin du XIXe siècle, a donné naissance dans la seconde moitié du XVIIIe siècle à la profession moderne d’architecte et à une façon de concevoir l’art de bâtir qui est encore la nôtre.



Sommaire :Architecture et tradition académique – Basile Baudez

Préface de Jean-Michel Leniaud



L’architecture dans l’académie

! Des institutions politiques

! L’architecture, un art libéral ?
! Des institutions d’état ?

L’architecte académicien
! Un monde fortement hiérarchisé
! L’entrée dans la compagnie
! L’architecte du roi

Une architecture académique ?
! Transmettre le savoir
! Définir des programmes
! Peut-on parler d’architecture académique ?

Présentation  de l’ouvrage :Issu d’une thèse de doctorat soutenue à l’EPHE sous la direction de Jean-Michel Leniaud, ce ouvrage, intitulé Architecture et tradition académique au siècle des Lumières constitue la première synthèse  jamais publiée traitant des rapports entre l’architecture, les architectes et l’institution académique au XVIIIe siècle en Europe. Adoptant une méthode comparatiste, ce livre permet d’interroger la pertinence d’un modèle élaboré dans l’Italie humaniste et transformé au XVIIe siècle pour servir la politique culturelle de Louis XIV. Le succès considérable de cette forme institutionnelle dans l’Europe des Lumières s’explique en grande partie par sa souplesse, à l’opposé de son évolution au XIXe siècle et sa capacité à organiser de manière efficace les rapports entre certains artistes, le pouvoir et le public. Etudier l’histoire de l’architecture sous l’angle de la tradition académique, c’est mettre au jour la naissance de la profession architecturale telle qu’on la connait aujourd’hui. L’appartenance à une académie sanctionnée par le pouvoir politique permet en effet de définir les critères au nom desquels l’exercice de la profession était possible, d’une part, et la relation du milieu de l’architecture au pouvoir, d’autre part, la soif de reconnaissance et de protection à la fois.
Oserait-on affirmer que les ruptures comptent davantage que les continuités ? Que les rémanences d’Ancien Régime l’emportent sur les nouveautés révolutionnaires ? C’est évidemment affaire de goût (d’idéologie ?), mais aussi d’informations sur le sujet. L’histoire comparatiste élaborée ici permet de comprendre à quel point l’Académie royale d’architecture est dépendante plus que les deux autres, romaine et madrilène, de l’autorité supérieure et combien elle aspire à participer aux décisions qui relèvent des pouvoir publics, comme si elle voyait dans l’Etat le seul lieu de son accomplissement. Mais il est encore autre chose : on ressort de la lecture de l’ouvrage avec l’impression qu’à la fin de l’Ancien Régime, tout a été dit et pensé en matière d’architecture publique et que les premières décennies du XIXe siècle n’auront guère à ajouter là-dessus : la typologie des programmes s’est installée – il ne restera qu’à l’adapter au goût du jour ; les types de solutions formelles (grille, croix de saint André, croix grecque etc.), ont été perfectionnés ; la conception des caractères a pris forme plastique : régularité des plans et des volumes, esthétique du mur plein, recherche du sublime dans les proportions… De concours en concours, comme dans autant de laboratoires, la réflexion architecturale se transforme en science, celle du projet. Les programmes qu’on y propose s’apparentent à l’énoncé de problèmes de mathématiques qui subordonnent la solution à la prise en compte de paramètres variables d’un sujet à l’autre. La professionnalisation de l’architecte, objectif que poursuit l’Académie, passe par cette science de la composition.
Mais elle passe aussi par l’affirmation et la mise en œuvre d’un autre projet, plus considérable encore : concevoir l’architecture, au même titre que les humanités littéraires et scientifiques, comme un lieu de rencontre, le carrefour où l’art, ou plus exactement les arts plastiques, se subordonnent à l’architecture, comme le creuset où la science autant que la technique, qu’il s’agisse de l’archéologie, des mathématiques, de la chimie ou de la métallurgie ou de tout autre savoir, se combinent au service de l’art de construire. Le projet académique, lieu de synthèse du savoir et de l’intelligence, trouve ainsi sa finalité dans la définition de l’architecture publique et l’amélioration de la félicité publique.
Ce triple projet de l’Académie d’Ancien Régime, élévation de la déontologie professionnelle, science du projet et synthèse des arts et du savoir, était clairement affirmé, voire sur le point d’être conduit à son terme à la veille de la Révolution. Il restait à la classe des beaux-arts et au conseil des bâtiments civils à les reprendre à leur compte. Les institutions nouvelles se coulèrent sans état d’âme dans la voie laissée par leur prédécesseur.

En considération de ma remarque préliminaire, soyons logique, pas de pub sur le lieu d'achat comme je le fais habituellement. Vous le voulez, il faut le mériter : cherchez ! 

dimanche 3 février 2013

Vous avez la parole : Jour de marché, une nouvelle de Guy Rougier.

Un tiers de Jean-Pierre Chabrol, un tiers d'Henri Vincenot, un tiers de Marcel Pagnol et un tiers de Jakez-Helias : c'est le cocktail offert ce mois-ci par un fidèle de la première heure, Guy Rougier, amoureux de son pays, les Combrailles, fier de ses racines Auvergnates.



Jour de marché

 Alors -Comme on le raconta plus tard dans la famille à voix très basse pour ne pas risquer d'être la risée du voisinage malveillant toujours tellement à l'affût des secrets de chacun- le Julien ce jour-là alla au marché.

Car c'était jour de foire aux Ancizes, comme ça arrivait périodiquement à des dates indiquées par le calendrier des postes. Et le Julien s'y rendit d'un bon pas. À une allure très rapide même car il avait le gosier quémandeur qui lui poussait les galoches : C'était pour lui jour de chopines avec les potes du canton. Une occasion de plus en plus importante pour le père "Courage" depuis qu'il était rentré des tranchées  le cerveau un peu ébranlé.

Faut préciser là qu'il avait été enterré vivant par l'explosion d'une "torpille" dans son immédiate proximité.

Et légèrement trépané ensuite.

On l'avait sorti in extremis, plus altéré soudain qu'une main de buvards attendant la fin des vacances au cœur de l'été dans le placard de l'école. 

Depuis cet événement, et un peu avant, soyons honnête, il avait pris l'habitude d'étancher sa soif inextinguible au rouquin qui tâche.
Et il n'économisait pas sur les doses mon pépé.

 Il marchait, et à son côté clopinait aussi le vieux serviteur de la ferme dont il se promettait de tirer un bon prix, lequel, ajouté à l'argent qu'il avait en poche, lui permettrait de ramener un bourrin un peu moins vétuste.

 Il n'était pas sur le cheval, donc ? Avez-vous remarqué avec pertinence..
Eh bien non.

Mais pourquoi ?

Parce que ça ne se faisait pas à l'époque de par chez nous d'enfourcher les percherons.

On ne se prenait pas pour des seigneurs à Comps.

Les nobliaux du coin il y avait longtemps d'ailleurs qu'ils avaient disparu.
La ferme fortifiée des "baronnets" de Fontelun n'était plus qu'un amas de pierres.

Les derniers cavaliers qui avaient résidé là et trimé quasi comme leurs serfs n'avaient même plus de tombes décelables sous les ronces du cimetière.
Et puis ce genre de canassons voués aux travaux des champs et au trait en général, a le dos un peu large pour qui a perdu de sa souplesse.

 Et donc le Julien se dirigeait vers les Ancizes, "pedibus cum jambis" comme disait le sacristain qui se piquait de latiniser un peu plus loin qu'aux offices, cuisine et messe.


 
 © Marie-Christine Lhopital


 Le Julien trouva rapidement preneur pour son Bibi décrépit. Et les poches garnies de quelques picaillons supplémentaires il s'installa à une table du cabaret, chez le Guste où il avait ses habitudes près de la fenêtre, un poste d'observation idéal pour ne pas louper le passage de compères.

Et il en passa ce jour-là des bois-sans-soif de ses connaissances et de son acabit. Tant et tant que de tournée en tournée s'allégèrent les profondes de père-grand, tandis que se gonflait sa vessie et s'engourdissait sa comprenote.

 Survint le soir qu'il découvrit en titubant sur la marche du bistrot, d'où il se libérait en jaillissements incertains d'une envie pressante ...tout en philosophant à la cantonade :

"Cré Diou, c'est bien fait l'homme tout de même. Quel génie notre créateur qui nous a fait magicien capable de changer la rougeaude vinasse  en pissat blond comme une gironde. C'est comme qui dirait un miracle c't'affaire. Merci Seigneur."

Et de se signer avec vénération. Et d'asperger un peu plus les côtes de ses braies de velours.

Je vous traduis ça en Français de France. Lui tonitruait à cette heure en patois des Combrailles. Et pas n'importe lequel, en fier-parler de la paroisse de Comps qu'a rien à entendre avec les mâchouillements  des péquenots prétentieux de Saint-Priest ni aux babils de fillettes de ces enfoirés d'Ambur.

Autour de lui ça ricanait, ça applaudissait aussi  "La boutanche te fait toujours autant d'effet, le Julien. Ça te délie la dégoisante" lui lançaient les hommes. Les femmes, elles,  parlaient plutôt de "cervelle embrumaillée". Et de "honte", et "d'états pareils". Mais les porteuses de jupons n'en manquent jamais une pour critiquer l'autre sexe comme on sait....

Et le Julien, en Auvergnat fier souverain de lui-même, n'entendait que ce qui lui plaisait.

Mais, fallait bien le reconnaître, elles n'avaient pas tout à fait tort les bouseuses, sa tête commençait à n'être plus très claire.

Le brouillard qui se levait sous son chapeau n'était tout de même pas encore très dense. Pas si épais que celui qui en automne fait parfois disparaître le méandre de la Sioule au paradis de Queuille. La preuve : un éclair de lucidité le traversa : "Bigre ! Et le nouveau cheval !"

Il sortit sa poignée de pièces, en fit trois ou quatre fois le compte. Ouf! il en restait suffisamment pour l'achat prévu.

Mais il ne restait que peu de choix... Il n'apercevait même sur le foirail qu'une seule rosse, près de la maison de la Marie Jaris, la "Breugène", jeteuse de sort notoire et concocteuse de tisanes douteuses, à l'autre bout de la place...
Le Julien se précipita en zigzaguant un peu ... négocia à peine (Il n'avait jamais été très fort en marchandage), jeta un œil torve à la denture de la bête par acquis de conscience ("Pas de la dernière lune mais ça ira" marmonna-t-il), échappa quelques sous en les inventoriant à nouveau (Le maquignon les ramassa...et il sembla au Julien qu'il ne lui rendait pas tout ce qui était tombé mais il n'osa pas faire de réflexion à ce sujet)... et quelques minutes plus tard -Tope là !- l'affaire était conclue.

 Le retour fut difficile, Julien, qui avançait par embardées, avait du mal à retenir le cheval qui le trainait sur le chemin.

Le cultivateur était par ailleurs en souci : il avait oublié de demander le nom de son acquisition. Et ça ne facilite pas le commandement quand celui que l'on dirige ne comprend pas que les ordres s'adresse à lui.  -"Bof, je l'appellerai "Bibi" comme l'autre, il finira bien par s'y faire..."-

Et Julien prononça "Bibi ! " à haute voix un peu hystérique sous l'effort. Ce qui eut pour effet de stopper net la progression du quadrupède.

"Eh bé... J'suis tombé juste si ça se trouve.. Ça serait pas plus étonnant que ça. Bibi, c'est plutôt courant comme nom de cheval".

 Un nouveau "Bibi !" un peu plus autoritaire relança le pas de l'animal à un rythme encore plus décidé...

Quand ils arrivèrent à destination le cheval se dirigea sans hésitation vers la porte de l'écurie, et une fois entré il prit tout aussi  directement la place de l'ancien Bibi, un peu à l'écart des vaches qui, en pleine séance de mâchonnement méditative, ne prirent même pas la peine de se tourner vers le nouveau-venu pour lui souhaiter la bienvenue. Les laitières, c'est bien connu, c'est de la femelle égoïste à tout crin. Ça rumine sans partage.

 C'était le seul endroit libre  mais  Julien admira la vivacité de la démarche : "Pas empotée cette carne" se fit-il  en son for intérieur. 

Dans la cuisine, il salua la Joséphine d'un hochement distrait, et la soupe qui mitonnait sur un coin du fourneau d'une grimace très expressive. "Pas faim !" annonça-t-il.

"Mais soif, sûrement" fit son épouse, résignée et à peine audible, en haussant les épaules.

"T'as fait au moins une bonne affaire ?" enchaîna-t-elle timidement. Ce fut au tour du conjoint de la mépriser du même mouvement : "Tout juste... Et il m'obéit déjà encore mieux que l'autre !"

La Joséphine fut moins réservée quelques minutes plus tard, dans l'écurie. Elle se mit à pousser des cris. Ils étaient très sonores mais  ne dérangèrent pas le Julien déjà endormi, la joue près du bol tiède qui lui avait été servi malgré son refus. Ils attirèrent en revanche la plus proche voisine, la Jeanne Chefdeville, autrement dite plus familièrement "la fille du Lapin".

"Le salaud ! le salaud !" hurlait Joséphine. Elle s'étranglait. Quand elle reprit son souffle elle s'expliqua avec véhémence "Tellement saoul encore une fois qu'il s'est fait refiler le même !  Mieux brossé qu'au départ, mais c'est bien notre Bibi !

Le salaud, il nous mettra sur la paille !"

vendredi 1 février 2013

Éditorial du mois de Février 2013





FÉVRIER 2013






La Galerie Joséphin Péladan, au fil des mois, prend du poids et de l’allure. Avec cette troisième exposition en cours, Transréalisme de Catherine Alexandre, ce sont plusieurs milliers de visiteurs enregistrés. La formule semble plaire, les commentaires sont nombreux.

L’immérédiable n’existe pas sur le net : la perte constatée lors de la fermeture de ma page facebook a été entièrement absorbée en moins de deux mois, signe que rien n’est irréparable : c’est la meilleure réponse apportée à l’hégémonique réseau-social et aux prédateurs qui s'y défoulent. Demeure le regret d’avoir (apparemment) perdu de vue de nombreux contacts et le bénéfice de la fonction « partage » qui prive un grand nombre d’informations sur les mises-à-jour.

La rubrique Vous avez la parole n’est pas réduite à des publications limitées au rosicrucianisme, au martinisme et à la franc-maçonnerie : c’est un espace qui appartient aux abonnés du blog, un petit oasis de fraîcheur où chacun est libre de présenter un poème, une nouvelle, etc. Le mois de Février va en faire la démonstration.

Pour terminer, rappelons que Les lauriers du mois  ne sont en aucun cas un label décerné (je n'ai aucune autorité pour ce faire et n'en revendique aucune) mais une invitation amicale à visiter un site ou un blog "qui vaut le détour". Il est donc risible de lire (quelque part, ailleurs…) que Jacques Courtois « s’amuse à distribuer les bons ou les mauvais points […] depuis quelques années. C’est un  divertissement comme un autre. Il semble y trouver son bonheur ». Je n’y ai trouvé aucun bénéfice, exigé aucun retour ou adhésion comme membre, lien ou autre avantage, et, pour être tout-à-fait transparent, reçu rarement un remerciement.

Spécial membres :

Accident de parcours, exception qui confirme la règle ? Pour la première fois depuis sa création, Réflexions sur trois points n’a enregistré aucun nouveau membre pour ce mois de janvier qui par ailleurs, a battu un nouveau record de… fréquentation !


Avantages liés à la qualité de membre :

- Un chèque de remise de 20% sur tous les achats chez les éditeurs suivants : Editions Castelli, Editions Maçonniques. Indiquez simplement le code RTY20 dans le formulaire de commande.
- La possibilité (après validation) d'éditer un texte dans la rubrique Vous avez la parole.

A bientôt !

Votre ami, votre frère,

Jacques Courtois